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Tout n'est pas si mal

A quoi sert Wan Yizhi ? Il faut être un peu têtu pour montrer l’invisible, le ramasser, le collecter, le compléter. Car l’invisible, comme chacun le sait, on ne peut le voir. Ah bon ? C’est sûr ? Vraiment ? La chose se complique lorsque l’invisible est ce que l’on ne veut pas voir, ou ce qui n’est pas pointé du doigt. Tout à coup l’invisible devient l’encombrant. Comme si le fantôme s’incarnait. Comme si la chaise cassée abandonnée sur le trottoir, le pain sec, ou les humains laissés pour compte par le système économique devenaient le centre du miroir propret ou se reflètent nos sociétés essoufflées. Rendre la vue est un travail politique dont le seul matériau est le dérisoire. Difficile à une époque ou l’art devient la métaphore d’une capitalisation boursière, de collectionner cet invisible qui s’efface, cette marge qui se défait. Comment nommer ce dénûment, en polir le concept ? Donner à voir l’extrême bord sans l’affubler d’oripeaux faciles à penser, montrer l’air de rien. Passer du ready –made au ready used, voir au ready-useless. Dans une autre vie Wan Yizhi était peut-être une sorte de mémorialiste, à reconstituer des bribes de vies insignifiantes, à rafistoler des morceaux de biographie. Évoquer le chemin de ce qui est caché, mettre en scène le contexte, hors de la rue, hors du flux , de ces destins insigniiants et dans un même mouvement, donner un sens à ce qui tout en étant là est déjà oublié, les contreformes d’ extraordinaires destins numériques, les creux du confort. Trouver la trace des fantômes.

                                                                                                                                                                          ----Guillaume Dégé

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